Choisir une maison passive ou une maison basse consommation
Bien que la confusion soit souvent faite en France, une maison basse consommation n’est pas obligatoirement une maison passive. En effet, chaque bâtiment dispose de ses propres caractéristiques, notamment en termes de performance et de consommation énergétique, très différentes selon l’une ou l’autre des maisons.
Du chauffage à l’isolation, en passant par les matériaux de construction, la règlementation qui entoure un bâtiment passif est bien plus contraignante que pour une maison basse consommation. Si vous êtes en pleine réflexion sur un futur projet de construction, voici tout ce que vous devez savoir pour distinguer une maison passive d’une maison basse consommation.
La maison passive, un bâtiment à très haute performance énergétique
Venue tout droit d’Allemagne dans les années 1990, la maison passive ne se développe en France que depuis très récemment. Considérée comme l’avenir de l’habitat, cette construction moderne affiche une performance énergétique si importante, qu’aucun autre bâtiment ne peut l’égaler. Afin de vous aider à mieux cerner cette solution, découvrons plus en détail le fonctionnement de la maison passive et ses autres spécificités.
Principes de la maison passive
En France, il n’existe encore aucune règlementation spécifique concernant les maisons passives. Toutefois, grâce au modèle allemand en vigueur, il est possible de définir les critères principaux d’un tel bâtiment. À ce titre, on sait donc avec certitude que la performance énergétique annuelle de son chauffage doit être inférieure à 15 kWh/m2, et que sa consommation annuelle d’énergie générale, pour le chauffage, l’éclairage, l’eau chaude et les autres besoins variés d’un foyer, doit elle aussi se limiter à 120 kWh/m2. Pour atteindre ces 2 objectifs, la maison passive est supposée répondre à un certain nombre de critères, tels qu’une conception bioclimatique et une étanchéité à toute épreuve.
Critères de construction d’une maison passive
En premier lieu, une maison passive se doit d’avoir une conception bioclimatique, imaginée depuis la création des plans pour fournir une performance énergétique exceptionnelle. Cela suppose donc de bien orienter l’habitation par rapport au soleil, afin de pouvoir utiliser au maximum l’énergie solaire. Toutefois, pour protéger ses habitants en été, une construction passive doit aussi bénéficier de protection contre le soleil, qu’il s’agisse de pergolas bioclimatiques ou de brises-vue. Les plans du projet doivent donc particulièrement tenir compte du terrain, mais aussi de la végétation et du voisinage immédiat de la maison.
De la même façon, l’isolation thermique du bâtiment doit être soignée, afin de permettre des besoins en chauffage inférieurs à 15 kWh/m²/an. Si cela peut sembler simple en apparence, l’isolation d’une maison passive nécessite plus de matériaux que pour une maison basse consommation. À titre d’exemple, il est nécessaire de se baser sur 30 cm d’isolants performants pour les murs, 40 cm pour le toit et 20 cm pour le sol. Également, le bâtiment ne doit être exposé à aucun pont thermique, ce qui explique que l’on privilégie une isolation par l’extérieur. Bien évidemment, toutes les menuiseries de l’habitation doivent répondre à des exigences de performance pointues, à l’image du triple vitrage, que ce soit pour la qualité du matériel ou la pose de celui-ci.
Au-delà de la conception et de l’isolation, l’étanchéité à l’air d’une maison passive doit correspondre à une exigence 4 fois supérieure à la règlementation RT 2012. Un tel objectif demande donc une coopération complète entre les artisans, d’où l’importance de bien les sélectionner. Il en va de même pour la ventilation, qui doit garantir le renouvèlement de l’air sans déperditions de chaleur, souvent grâce à une VMC double flux ou a une installation géothermique.
Avantages et prix d’une maison passive
Comme vous pouvez vous en douter, une maison passive revêt de nombreux avantages, aussi bien économiques qu’écologiques. Faisons un petit état des lieux des bénéfices d’un tel habitat :
- la consommation énergétique de la maison est drastiquement réduite, et les factures des fournisseurs d’énergie s’en trouvent nettement diminuées ;
- le bâtiment passif respecte l’environnement et les problématiques écologiques, non seulement de par sa consommation d’énergie, mais aussi par le choix de ses matériaux ;
- la maison passive est un habitat confortable, autant en hiver qu’en été, puisque son étanchéité et son isolation optimisent les conditions thermiques ;
- la construction passive est plus sécuritaire dans les régions froides, notamment parce que son étanchéité garantit un habitat hors gel et des canalisations qui ne risquent pas d’exploser.
En ce qui concerne son prix, une maison passive est plus chère qu’une construction traditionnelle, avec un surcoût estimé autour de 15 à 25 %. Ce chiffre s’explique notamment par la qualité des matériaux nécessaires, mais également par la difficulté technique imposée par un tel habitat. De par les nombreux critères obligatoires que revêt la construction d’une maison passive, il est souvent difficile de trouver des terrains en ville qui répondent à toutes les exigences. Ceci explique la nécessité pour de nombreuses familles de s’éloigner des zones urbaines, au profit de communes plus rurales.
Pour pallier les contraintes financières, la France propose de nombreuses aides financières aux ménages souhaitant faire construire une maison passive. En effet, entre l’éco-prêt à taux zéro et les subventions accordées par l’ANAH, il est possible de rassembler plusieurs milliers d’euros pour ce projet.
La maison BBC, un bâtiment basse consommation
La règlementation des maisons BBC ne date pas d’hier, puisqu’il s’agit de la RT 2012. Obligatoire pour la construction de bâtiments neufs depuis janvier 2013, cette dernière impose une performance énergétique minimum et réduite, bien en deçà des maisons traditionnelles. Pour vous aider à comprendre les différences qu’il peut y avoir avec une maison passive, voyons ensemble les caractéristiques de la maison basse consommation.
Principes d’une maison BBC
Historiquement, le label BBC a été mis en place en 2005, avant de commencer à faire l’objet d’une règlementation française dès l’année 2007. Confirmé par la règlementation thermique 2012, aussi appelée RT 2012, ce concept d’habitation à économies d’énergie impose encore aujourd’hui un plafond de consommation énergétique de 50 kWh/m2 par an, et cela, pour toutes les constructions neuves. Afin de parvenir à cet objectif, la construction d’une maison basse consommation doit respecter certaines caractéristiques, de son mode de chauffage à sa ventilation.
Caractéristiques d’une maison BBC
Pour construire une maison BBC, au même titre qu’une maison passive, il est important de soigner l’isolation des murs, du plafond et du sol. En effet, l’habitation doit profiter de la chaleur naturelle et utiliser le moins possible les sources d’énergie fossiles. En ce qui concerne sa ventilation et son étanchéité à l’air, on privilégie là aussi une VMC double flux, efficace pour éviter les déperditions et fuites diverses. Pour son mode de chauffage, il est possible de passer par l’énergie solaire, mais également par les pompes à chaleur ou les poêles à bois, de plus en plus tendance. Enfin, sa production d’eau chaude peut être assurée par un chauffe-eau solaire, ou par toute autre solution de dernière génération. Dans tous les cas, pour bénéficier du label BBC, une maison basse consommation doit utiliser au minimum une énergie renouvelable.
En toute logique, pour permettre à la maison basse consommation d’atteindre ses objectifs, celle-ci doit avoir une excellente orientation vis-à-vis du soleil. Son espace de vie doit donc être exposé au sud, pour profiter des apports solaires, et les pièces de nuit, secondaires, sont de préférence regroupées. Pour éviter une chaleur excessive en plein été, une maison BBC doit être implantée judicieusement autour de différentes sortes de végétaux.
Avantages et prix d’une maison BBC
Au même titre qu’une maison passive, une maison BBC voit également ses factures d’énergie réduites, en plus d’acquérir une plus-value importante. Elle est aussi très confortable au quotidien, peu importe la saison, et permet de réduire l’impact du foyer sur l’environnement. Bien entendu, les économies qu’elle permet de faire sont moins importantes que dans une maison passive, puisque les objectifs à atteindre en termes de consommation sont sensiblement moins élevés. C’est donc principalement sur ce point que s’affirme la différence entre les 2 bâtiments.
Concernant son prix, si celui-ci pouvait être élevé il y a encore quelques années, il tend aujourd’hui à se réduire considérablement, non seulement grâce à la démocratisation du label, mais surtout depuis le développement des maisons passives. Son surcoût est désormais estimé aux alentours de 9 %, en sachant que cette maison bénéficie aussi de quelques aides financières, comme le prêt à taux zéro ou l’exonération de la taxe foncière pendant 2 ans.
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