Nos conseils pour réussir l’isolation d’une construction neuve

Que serait un guide de la maison neuve sans une section dédiée à l'isolation thermique et phonique ? En effet, tout projet de construction se doit de respecter les normes de la RT 2012, et devra sous peu appliquer la réglementation thermique de 2020. Elles ont pour objectif de réduire au maximum la consommation énergétique d'un logement, à la fois pour répondre à des préoccupations environnementales, économiques et de confort de vie.

Mais quelles sont vos solutions pour isoler au mieux votre maison neuve ? Quels matériaux choisir, quel type d'isolation privilégier, quel prix faut-il débourser, y'a-t-il des pièces à isoler en priorité, etc. ? Voilà autant de questions auxquelles nous allons nous adresser pour vous accompagner dans votre projet.

Protéger sa maison des écarts thermiques en isolant par l'intérieur

Le principe de l'isolation intérieure d'un logement

Comme son nom l'indique, cette solution vise à poser des isolants sur les parois intérieures de la maison. Se pose alors la question du type d'isolant qui offrira le meilleur rapport qualité-prix.

Il faut tout d'abord savoir déterminer la performance de chacun d'entre eux : la conductivité thermique doit être minimale, tandis que la résistance thermique doit être maximale. Les niveaux d'isolation à atteindre sont intégrés aux préconisations de la Réglementation Thermique, selon la localisation, la partie de la maison concernée et certaines autres caractéristiques.

Votre choix d'isolation intérieure pourra alors se porter vers diverses techniques, en fonction de vos besoins et de votre budget :

• la mise en place de panneaux isolants qui se fixent au mur, et généralement composés de plâtre et d'un matériau permettant de maintenir une température relativement constante dans votre logement ;
• l'isolation dans une ossature métallique ou en bois, consistant à dérouler un isolant sur tout le long de la paroi et à le recouvrir de plaque de plâtre. Cette technique a pour avantage de minimiser les ponts thermiques, grâce à une pose continue de l'isolant.

Quelle que soit la méthode choisie, plusieurs options sont envisageables pour le matériau isolant, chacun ayant ses avantages. Les laines minérales (laine de verre ou de roche par exemple) sont intéressantes pour leur faible coût et leur résistance au feu et aux nuisibles, mais sont peu écologiques et doivent être très bien posées pour rester durablement performantes. Les isolants naturels ou obtenus par recyclage (laine de chanvre, liège, ouate de cellulose, etc.) présentent un meilleur bilan environnemental et sont performants, mais ont parfois des inconvénients (inflammabilité, sensibilité à l'humidité, difficulté de pose, etc.). Enfin, les laines synthétiques (polystyrène et polyuréthane) sont peu coûteuses et isolent bien le logement d'un point de vue thermique. Toutefois, leur isolation phonique est peu performante et leur résistance au feu n'est pas optimale, d'autant que des composés très nocifs sont dégagés par ces matériaux en cas d'incendie.

L'ensemble de ces isolants sont utilisés pour les murs d'une maison, et ce sont les mêmes que l'on retrouve lors de l'isolation intérieure de la toiture, au niveau des combles. Sous forme de rouleaux de laine ou de plaques d'isolants, ils sont intégrés à la charpente et recouverts de plaques de plâtre. Une autre technique est également utilisée sous les toits : le soufflage de flocons isolants, composés de ouate de cellulose ou de laine de verre la plupart du temps. Cela permet d'atteindre même les parties de la charpente les plus difficiles d'accès, pour empêcher la présence de ponts thermiques.

Enfin, même s'il s'agit de la structure où la déperdition de chaleur est la moins importante, il ne faut pas oublier l'isolation du sol, que l'on peut aussi réaliser par l'intérieur. Cette solution est choisie en absence de vide sanitaire ou de pièce chauffée sous le plancher. On pose alors une couche de matériau isolant sur la dalle de béton, qui sera ensuite recouverte d'une chape puis du revêtement de sol. Il est également possible d'intégrer un système de chauffage au sol au-dessus de la plaque isolante.

Quels sont les avantages et les points faibles de l'isolation d'un bâtiment par l'intérieur ?

Vous savez maintenant de quels choix vous disposer pour réduire vos factures d'énergie en isolant votre maison neuve par l'intérieur. Mais il faut aussi bien comprendre les tenants et les aboutissants d'une telle méthode.

L'isolation intérieure de sa maison possède des avantages certains, qui expliquent son succès :

• Son prix global est généralement moins élevé qu'une ITE (isolation thermique par l'extérieur).
• Cette technique permet de remédier au phénomène de paroi froide et ainsi d'empêcher la formation de condensation.
• Les travaux d'isolation par l'intérieur sont faciles à réaliser et requièrent peu de temps.
• L'isolation phonique est généralement plus performante en isolant par l'intérieur.

Néanmoins, toute solution possède aussi ses inconvénients, qu'il reste possible de minimiser :

• Isoler par l'intérieur signifie réduire de façon plus ou moins importante la surface habitable de la maison. Mieux vaut donc choisir des plaques ou des isolants de faible épaisseur pour conserver un maximum de surface dans les pièces.
• Le système électrique doit être pris en considération, pour que les câbles, prises et interrupteurs soient correctement positionnés. Ce problème se pose moins lors de la construction d'une maison, car tout est censé être pensé en amont.
• Il est plus difficile d'éviter la création de ponts thermiques, à cause d'une discontinuité de l'isolation notamment entre les murs et le plancher et entre les murs et le toit. Votre constructeur doit toutefois pouvoir vous proposer des solutions pour y remédier, comme l'utilisation de systèmes de rupture de pont thermique.

La mise en oeuvre d'une isolation par l'extérieur dans un logement neuf

Dans un projet de construction d'un bâtiment neuf, il est également possible de privilégier l'ITE. Elle peut concerner les murs comme la toiture ou le plancher.

Tout comme pour l'isolation intérieure, diverses techniques peuvent là aussi être employées, avec des coûts et des difficultés de mise en oeuvre variables.

Pour les parois, on distingue 3 grandes catégories d'isolation extérieure :

• L'isolation sous bardage consiste à ajouter une couche d'isolant sur la maison, au sein d'une ossature en bois ou métal. On viendra ensuite recouvrir l'ensemble par un bardage en bois, en PVC, en pierre, en béton, etc.
• Le collage d'isolants sur les façades de la maison à l'aide de mortier-colle, que l'on renforce parfois avec des chevilles. On applique ensuite un enduit mince pour donner l'aspect esthétique souhaité au bâtiment.
• La pose d'un enduit isolant sur la façade de la maison est plus rapide à réaliser, et offre aujourd'hui de bons résultats concernant les performances thermiques. Il s'agit tout simplement d'apposer une peinture ou un enduit aux propriétés isolantes, à base de produits naturels ou synthétiques.

Les économies d'énergie permises par ces techniques sont plus ou moins importantes, mais dans tous les cas, il reste primordial de faire appel à des professionnels expérimentés pour ces travaux. N'hésitez pas à en discuter avec votre constructeur pour obtenir des conseils sur la méthode qui respectera votre budget en vous apportant le confort souhaité.

L'isolation extérieure peut aussi concerner la toiture, en insérant des isolants entre les chevrons ou au-dessus, par la méthode répandue du sarking. Cette deuxième technique nécessite la pose d'un pare-vapeur, d'un pare-pluie et de fixations permettant de poser la couverture de toit (ardoises, tuiles, etc.). Cela demande une réelle expertise, et il faudra donc étudier avec précision ce type de projet avec votre constructeur le cas échéant.

Le plancher peut également être isolé par l'extérieur, lorsqu'il se trouve sur un vide sanitaire accessible, une cave ou un garage en sous-sol. Les artisans ont alors plusieurs choix pour réaliser l'isolation :

• la pose de panneaux isolants ou d'isolants souples entre le plafond et le faux-plafond du vide sanitaire, ou dans l'ossature qui maintient le plancher ;
• le soufflage d'isolants, destiné surtout à des plafonds irréguliers ou en présence de poutres qui maintiennent la dalle et le plancher.

Faut-il préférer l'isolation par l'extérieur à l'ITI ?

Que ce soit au niveau du prix, de l'efficacité, de l'esthétique ou de la rapidité de mise en oeuvre, vous vous demandez certainement si l'ITE apporte plus ou moins de bénéfices que l'isolation intérieure. Voici donc les principaux avantages de l'isolation extérieure de votre maison, pour vous aider à y voir plus clair :

• La performance thermique est plus intéressante, dès lors que les travaux sont réalisés correctement et avec minutie. Cela vient en partie du fait que l'on vient plus facilement à bout des ponts thermiques en isolant par l'extérieur.
• Les isolants extérieurs protègent le bâti des aléas climatiques, lui assurant une longévité accrue.
• L'isolation extérieure ne réduit pas la surface de vie de la maison. Elle permet également de garder le charme des poutres en bois dans les maisons où les combles sont aménagés par exemple.

Cela n'est bien entendu pas sans inconvénient, comme le coût plus élevé de cette solution par rapport à l'isolation intérieure. Certaines restrictions sont également émises par le Plan Local d'Urbanisme sur la mise en oeuvre de telles solutions. Il faut donc veiller à bien respecter l'ensemble des conditions avant de vous lancer dans un projet d'isolation par l'extérieur.

Pour autant, les principaux reproches que l'on peut faire à l'ITE (modification de l'apparence de la façade, travaux de rénovation imposants, etc.) ne s'appliquent pas vraiment pour une maison neuve, pour laquelle tout est réalisé en même temps.

Les solutions à mi-chemin entre isolation intérieure et extérieure

L'isolation mixte, pour combiner les avantages des 2 méthodes

Lors de la construction d'une maison neuve, certains constructeurs font le choix d'isoler à la fois par l'intérieur et par l'extérieur. Cette isolation mixte peut grandement améliorer la performance énergétique du logement et limiter les factures de chauffage, à condition qu'elle soit bien réalisée. Une double isolation peut en effet empêcher les murs de respirer, réduisant alors la performance globale et créant des zones d'humidité.

Toutefois, cette solution peut faire ses preuves lorsque l'on étudie précisément quelles parties de la maison sont plus propices à l'isolation intérieure et lesquelles peuvent bénéficier d'une isolation extérieure.

Sur une même paroi, seules les façades les plus exposées au froid ou à la chaleur ont réellement intérêt à être doublement isolées, même si la performance thermique globale ne sera pas 2 fois meilleure.

L'isolation répartie, utiliser des matériaux isolants pour la construction

Contrairement à des travaux de rénovation, la construction d'une maison permet d'isoler les murs et les sols directement, sans ajout de panneaux d'isolants ou autres enduits. Ce sont ainsi les matériaux qui servent à l'édification du bâtiment qui assurent l'isolation thermique, alors dite " répartie ".

On retrouve plusieurs types de produits de ce genre, incluant par exemple les briques monomurs ou des blocs de béton cellulaire qui contiennent de l'air ou des isolants.

Une des autres techniques utilisées est la réalisation d'un mur sandwich, qui tient son nom de sa structure. Effectivement, il s'agit simplement de placer un isolant entre 2 blocs porteurs. Cette méthode est souvent utilisée pour les maisons avec une ossature en bois.

Enfin, il est envisageable de procéder de façon inverse, en créant un coffrage à base d'isolants (polystyrène bien souvent), au milieu duquel du béton sera ensuite coulé.

Ces méthodes se révèlent efficaces, bien qu'il faille parfois ajouter une autre épaisseur d'isolant pour obtenir une performance énergétique optimale. Sans compter le coût de réalisation, qui reste aujourd'hui encore assez conséquent, bien que de plus en plus de maisons neuves aient recours à ce type d'isolation pour bénéficier du meilleur confort et minimiser les dépenses de chauffage.

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