Pourquoi et comment isoler sa maison neuve par l’intérieur ?

Bien isoler sa maison, c'est profiter d'une économie conséquente sur sa facture d'énergie. Cela permet d'améliorer son confort de vie, en été (limitation des surchauffes) comme en hiver (réduction des pertes de chaleur). Par ce geste, l'on contribue en outre à la préservation de l'environnement. Et ce, grâce à une consommation moindre en carburants et en combustibles fossiles, pour faire fonctionner le climatiseur en été et le chauffage en hiver.

Pour les maisons neuves, la réglementation thermique en vigueur leur impose une grande performance en matière d'isolation thermique et d'économie d'énergie. Mais comment isole-t-on une maison neuve ?

Il existe quatre méthodes d'isolation thermique d'un bâti neuf : l'isolation par l'intérieur, l'isolation par l'extérieur, l'isolation mixte (intérieure et extérieure) et l'isolation répartie. De ces quatre solutions, l'isolation intérieure est la plus utilisée en France. Nous vous proposons des explications.

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L'isolation thermique par l'intérieur : pourquoi l'adopter ?

Ce système d'isolation consiste à isoler les murs (pièce par pièce), le plancher, les combles et la toiture par l'intérieur. Et ce, contrairement à l'isolation par l'extérieur où un manteau isolant vient recouvrir entièrement la construction (façade et toiture).

Notons, au passage, que l'isolation répartie, quant à elle, n'ajoute aucun isolant aux parois (monomurs) qui intègrent déjà un isolant. Les parois sont donc, par nature, à la fois porteuses et isolantes.

Avantages et inconvénients de ce système d'isolation

L'isolation par l'intérieur présente de nombreux avantages qui font son succès :

  • une augmentation de la performance thermique globale de la construction ;
  • la possibilité d'isoler la maison pièce par pièce ;
  • une amélioration du confort thermique et acoustique global ;
  • l'absence de modification de l'aspect de la façade ;
  • le coût modéré des travaux de mise en oeuvre (moins cher qu'une isolation par l'extérieur) ;
  • sa facilité et sa rapidité de mise en oeuvre.

Ce système d'isolation a toutefois quelques inconvénients :

  • la réduction de l'espace habitable ;
  • la nécessité de traiter soigneusement les ponts thermiques (représentant des pertes d'énergie) ;
  • les risques de condensation au niveau des ponts thermiques, entre le mur et l'isolant, et à l'intérieur de l'isolant quand il fait chaud.

Afin d'éviter les problèmes de condensation, il faut résoudre tout problème d'humidité et de remontée capillaire avant la pose de l'isolant. Il faut aussi prévoir un système de ventilation adéquat. Et enfin, il faut porter une attention particulière à la qualité des enduits de façade. Ils doivent être étanches à la pluie, ouverts à la vapeur d'eau, et donc permettre aux murs de respirer.

Quand préférer l'isolation par l'intérieur ?

L'isolation thermique par l'intérieur convient aussi bien en construction neuve (en zone tempérée) que lors de la rénovation partielle d'un logement. Cette méthode d'isolation est également la plus adaptée pour les régions chaudes du Sud de la France.

L'isolation par l'extérieur est, par contre, recommandée pour les régions où les hivers sont rudes. Avec des risques de ponts thermiques quasi nuls, cette méthode d'isolation s'avère plus performante que la solution par l'intérieur, en offrant une continuité de l'isolation thermique. Raison d'ailleurs pour laquelle l'Allemagne et les pays nordiques l'ont plébiscitée depuis longtemps.

Notons que l'isolation extérieure peut également être envisagée dans l'existant, lors d'une rénovation complète ou un ravalement de façade. Et ce, après consultation des règles d'urbanisme de la commune.

Comment isoler votre maison neuve par l'intérieur ?

Pour isoler correctement une construction neuve par l'intérieur, il faut agir sur les principales sources potentielles de déperditions de chaleur du logement, dont :

  • Les murs : 20 à 25 % des pertes de chaleur (Source : ADEME) ;
  • Les fenêtres : 10 à 15 % ;
  • Les sols et les planchers : 7 à 10 % ;
  • Les combles et la toiture : 25 à 30 %.

Sans oublier les portes peu étanches et autres zones de fuites d'air et d'entrées d'air non souhaitées (conduits de canalisation, hotte de la cuisinière, fissures dans la maçonnerie, etc.).

L'isolation des combles et de la toiture

Le toit est la première source de déperdition de chaleur potentielle. La technique d'isolation à adopter dépend principalement du type de toiture :

  • toiture sur combles perdus (donc non habitables), où l'isolation du plancher par " soufflage " d'un isolant se présente sous forme de " flocon ", ou en déroulant le matériau isolant sur le sol ;
  • toiture sur combles habitables, ou l'isolation des versants de toiture se fait par l'intérieur ou par l'extérieur (" sarking "), avec des rouleaux ou des panneaux isolants ;
  • toit-terrasse, où l'isolation se fait uniquement par l'extérieur.

Quant aux matériaux isolants, les plus utilisés pour l'isolation des combles et de la toiture sont l'ouate de cellulose, le chanvre, la laine de verre, la laine de roche, la fibre de bois, le polyuréthane, le liège, le polystyrène extrudé, etc.

L'isolation des murs par l'intérieur

Les murs constituent la deuxième source de déperditions de chaleur, après la toiture. D'où l'importance de bien les isoler.

L'isolation des murs intérieurs se fait de deux manières :

  • par doublage des murs, grâce à la pose d'un isolant (voir ci-après) ;
  • par projection ou insufflation d'un isolant en vrac (ouate de cellulose, chaux de chanvre, fibre de bois, laine de coton, billes d'écographite, etc.) entre le mur et un panneau de parement.

Pour le doublage des murs, différentes techniques de fixation de l'isolant peuvent être utilisées :

  • par collage ou par chevillage de panneaux isolants à enduire sur les murs. Le panneau isolant, destiné à recevoir un enduit de finition, peut être constitué de plaques de liège expansé, de briques de chanvre ou de fibre de bois à enduire. Cette solution convient si l'on ne recherche pas une inertie par les murs.
  • la pose de panneaux isolants au moyen d'une " ossature rapportée ", faite en bois ou en métal. Après la pose de l'isolant contre le mur, cette solution nécessite également la pose d'un frein vapeur (film régulateur de vapeur) avant le montage du parement de finition. Différentes sortes de panneaux isolants peuvent être utilisés : panneau laine de bois, panneau chanvre lin coton, panneau ouate de cellulose, panneau fibres recyclées. Cette solution n'offre pas d'inertie par les murs.
  • l'isolation avec contre cloisons maçonnées. Un isolant est posé entre le mur et la cloison. Cette technique permet d'obtenir une certaine inertie intérieure par les murs.

Cette dernière technique est particulièrement intéressante en termes de confort thermique en hiver comme en été. Ainsi, lorsque l'on chauffe une maison, la contre cloison, qui doit être performante en termes d'inertie thermique, va emmagasiner de la chaleur. Calories qu'elle va ensuite restituer de manière diffuse pendant des heures dans la pièce ou dans toute la maison, même si l'on coupe le chauffage.

Notons que les murs à forte inertie permettent d'atténuer les écarts extrêmes de température, en été et en hiver, à l'extérieur et à l'intérieur. D'où une température agréable toute l'année au sein de la maison.

Parmi les matériaux utilisés comme contre cloisons figurent les briques de terre crue, les briques de chanvre et le béton cellulaire. De ces trois matériaux, seules les briques de terre crue apportent une inertie suffisante pour la réalisation de parois chauffantes.

Bref, en matière de construction neuve, le choix de la technique d'isolation des murs intérieurs dépendra du coût de sa mise en oeuvre, ainsi que de la recherche (ou non) d'inertie par les murs.

L'isolation des fenêtres

Mais rien ne sert d'isoler les murs si les fenêtres s'avèrent être de véritables passoires thermiques. Mal isolées, elles laissent s'échapper entre 10 et 15 % de la chaleur d'une maison.

Pour isoler les fenêtres, il faut recourir à une menuiserie de qualité et à un vitrage performant (double vitrage à isolation renforcée ou triple vitrage isolant).

L'isolation du sol ou d'un plancher bas

Outre d'éviter la sensation de pieds froids, une bonne isolation du sol ou d'un plancher bas (situé au rez-de-chaussée) permet de prévenir les ponts thermiques ainsi que les éventuelles remontées d'humidité.

Le plancher bas peut se trouver au-dessus d'un local non chauffé (cave, sous-sol ou garage), d'un terre-plein ou d'un vide sanitaire.

L'isolation d'un plancher bas peut se faire de deux manières :

  • par le bas, par l'application d'un isolant rigide ou souple sur la face inférieure (ou sous-face) du plancher. Cette technique est la plus facile et la moins onéreuse.
  • par le haut, en plaçant un panneau isolant sur le plancher. On coule ensuite par-dessus une chape de béton qui servira elle-même de base à un revêtement de finition (plancher ou carrelage). Cette technique est l'idéale si l'on veut installer un plancher chauffant.

Cette dernière technique est idéale si l'on veut installer un plancher chauffant. Mais elle est nettement plus contraignante et plus onéreuse que la première.

Bon à savoir : en tous les cas, quelle que soit la nature des travaux d'isolation thermique à entreprendre, il y est recommandé de faire appel à un professionnel qualifié dans l'isolation et certifié RGE (Reconnu Garant de l'Environnement) pour les réaliser.

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Isolation thermique et réglementations

De la RT2012 à la RT2020

Les maisons neuves d'aujourd'hui se doivent de présenter un haut niveau de performance thermique et énergétique, en raison de leur obligation de conformité à la réglementation thermique en vigueur.

Les nouvelles constructions ont été soumises à la RT2012 depuis le 1er janvier 2013. La réglementation thermique RT2012 a été créée pour promouvoir les bâtiments basse consommation (BBC) dans le but de préserver l'environnement. Elle impose aux maisons neuves une limite de consommation énergétique fixée à 50 kWh/m par an en moyenne. La RT2012 met l'accent sur la performance de la construction en matière d'isolation, son exploitation des énergies renouvelables, son utilisation d'équipements durables et la conception bioclimatique du bâti.

A compter du 1er janvier 2021, la RT2020 remplace la RT2012. La maison RT2020 doit, quant à elle, produire plus d'énergie (chauffage, électricité, etc.) qu'elle n'en consomme. On ne parle donc plus ici de bâtiment à basse consommation (BBC), mais de bâtiment à énergie positive ou BEPOS.

La "RT existant 2018"

Les constructions neuves (y compris les extensions et surélévations) de maisons individuelles totalisant moins de 50 m² ne sont pas, par contre, soumises ni à la RT2012, ni à la RT2020, mais à la réglementation thermique dans l'existant " RT existant 2018 ". Au-delà de 50 m², c'est la RT2012 ou la RT2020 qui s'applique.

Quant à la rénovation d'un logement existant, elle est également régie par la RT existant 2018.

Conformité à la réglementation thermique : quels bénéfices ?

Une maison neuve conforme à la réglementation thermique permet de faire des économies d'énergie au niveau de plusieurs postes de consommation : électricité, production d'eau chaude sanitaire, chauffage, climatisation, ventilation et éclairage. Des économies bienvenues, face à l'augmentation des coûts de l'énergie !

En outre, une maison bien isolée vieillit mieux et s'entretient plus facilement. Les travaux de maintenance s'en trouvent diminués.

Et en cas de revente ou de location, plus le logement est économe en énergie, plus sa plus-value grimpe.

A savoir : vous construisez une maison à énergie positive ? La commune où vous faites construire peut dans ce cas vous octroyer un " bonus de constructibilité " de 30 % maximum. Et ce, en plus des différentes formes d'aides à la construction (PTZ, Prêt 1 % logement, dispositif Pinel, aides des collectivités locales, etc.) auxquelles vous pouvez prétendre.

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